Le corps épicé

“As-tu déjà baisé avec un Indien ou un chinois ?” me demanda t-il alors qu’on s’échangeait nos envies coquines par messageries interposées.

“Non, jamais, pourquoi ? ” lui répondis-je en pensant que c’était de la simple curiosité de sa part sur mes ex-partenaires.

“Parce-que nous avons le corps épicé ma belle !! un corps que tu ne connais pas et qui risque de te déstabiliser ” s’amusa t-il à me répondre.

Un corps épicé, mais qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Je n’avais jamais entendu cette expression. Littéralement ça me renvoyais à ces corps qui sentaient les épices et qui me faisaient voyager vers des contrées dont j’ignorais souvent le nom et les contours. Cela me sembla pourtant ne pas être la bonne réponse à cette curieuse définition de son corps. La façon dont il m’avait posé la question sous entendait quelque chose de plus profond et de sans doute plus dévastateur.

Etait-il de la famille de ces corps ouragans qui ravageaient tout sur leurs passages ? Ces corps puissants, indestructibles qui ne laissaient que le choix de se plier à eux sous peine de succomber à la folie. Ces corps à la volonté de fer qui hypnotisaient leurs cibles. Ces corps qui laissaient tremblantes et désaxées, qui faisaient perdre toutes mesures de justesse, tous sentiments de plénitude ?

Non ça semblait être un corps plus sensuel, plus chaud à la couleur caramel. Un corps de voyageur qui laisse sur son passage une histoire que l’on n’oublie pas. Un corps qui bien longtemps après donne encore des frissons. Un corps de marins qui à fait chavirer bien des coeurs.

Non ce n’était pas cela non plus. Il manquait les épices dans tout cela !!! Peut-être aurais-je du commencer par ça tout de suite. A quoi me faisait vraiment penser les épices ? Je fermais les yeux et me laissait guider par mes sensations.

Au piment, à la couleur rouge, à l’afflue de sang qui monte doucement dans le corps, à cette sensation de brûlure qu’on ne peut pas endiguer, à l’explosion de chaleur qui se propage plus vite que voulu. Aux larmes qui montent aux yeux, à cette envie d’éteindre l’incendie qui irradie tout sur son passage, puis à l’apaisement. Un corps épicé c’était un corps qui donnait des orgasmes en fait !!

Mais sans doute pas des orgasmes classiques, mais de ceux qui laissent les jambes tremblantes et le regard éperdu. Cet homme que je connaissais à peine me promettait de m’emmener sur les chemins intimes de sa culture, il voulait me renverser, me soulever, me retourner, me chiffonner, me faire crier et supplier, m’étreindre, me vider pour mieux me remplir à nouveau.

Je courus vers mon bar à épices pour y chercher frénétiquement ce petit pot de piment que j’avais le souvenir de posséder. Je le dévissais et trempais ma langue dedans.

Je sentis alors ses doigts courir sur ma peau, ma gorge, mes seins. Ses mains épaisses marquer ma peau blanche, s’y enfoncer, la malmener. Je sentis sa langue s’emparer de ma féminité pour la décortiquer, la sucer jusqu’à la moelle, n’y laisser aucune goutte de vie. Je sentis sa queue m’ouvrir, m’écarteler, plonger en moi me broyer, me dévorer, me consumer et je jouis en cascade sur le carrelage de la cuisine.

Un commentaire

  1. Belle histoire, la finalité n’était pas celle à quoi je m’attendais ……….
    Les visions de la sexualité sont si multiples !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *