On couche ou pas le premier soir ?

Voici la question phare que se pose toutes les femmes depuis des temps immémoriaux, « “Est ce que je couche ou non le premier soir ? ». Question hautement philosophique si on la regarde plus prés et qui mérite que l’on se penche quelques instants dessus. Parce qu’après tout ce n’est pas tellement évident d’y apporter une réponse juste et objective tant il y a d’avis sur la question.

Pour les hommes dont le comportement sexuel est toujours le plus plébiscité par la société, cette question ne se pose presque jamais. Si à la suite d’un rendez vous galant, ils peuvent obtenir un gros câlin par la dite demoiselle a qui ils ont payé des verres toute la soirée, ce n’est que justice et on en parle plus. Selon le code de conduite que nous avons tous inconsciemment, ils ont joué leurs rôles à la perfection et n’ont rien à se reprocher.

Pour les femmes il en va tout autrement, la question est un sujet sensible qui suscite beaucoup d’interrogations. En effet, pour reprendre les propos d’un de mes amis qui  pense que « les femmes et les hommes ne seront jamais égaux devant la sexualité» et «qu’une femme ne peut pas se comporter comme le ferait un homme sans risquer de s’exposer à un jugement social négatif », on comprend vite que nos interrogations sont largement justifiées et que nous faisons bien de nous poser la question. (Quoiqu’à mon âge, je me la pose beaucoup moins en ces termes là pour tout vous avouer)

La plupart du temps je ne suis pas d’accord avec mon ami, tant je pense que les femmes sont à une époque ou elles ont le droit et parfois le devoir de se positionner comme les hommes, mais je ne peux que reconnaître, à mon grand désarroi d’ailleurs, qu’il a en partie raison.

Les mentalités évoluent doucement et si vous faites le test de raconter autour de vous qu’une de vos connaissances a couché le premier soir, vous verrez que les réponses qui jailliront spontanément seront très révélatrices. On vous demandera si c’est un homme ? si vous confirmez dans ce sens, les sourires d’entendement apparaîtront, arguant que de toute façon pour un homme c’est normal, il tente sa chance et il a bien le droit de le faire.

Si par contre vous dites que c’est une femme, vous verrez également des sourires naître mais ils seront plutôt méprisants. On vous dira même que ce n’est pas étonnant avec ce genre de comportement que l’on véhicule une mauvaise image des femmes et qu’il ne faut pas s’en étonner. On ajoutera même avec beaucoup d’assurance que ce sont les femmes elles même qui contribuent à dévaloriser leur image et que c’est honteux pour toutes ces autres femmes qui elles se respectent. (c’est du 100% vécu et malheureusement pas qu’une seule fois)

Au delà du jugement social qui est plutôt commun et qui ne m’étonne plus du tout. Je suis plutôt gênée par les jugements personnels des femmes vis a vis de leurs consoeurs. En effet si la gente féminine qui n’a pas cessé de se battre au fil des années pour atteindre une égalité avec les hommes, s’auto bombarde on ne va pas aller très loin.

La libération sexuelle qui fut l’un des points d’orgue de toute une génération de féministes ne peut pas être remise en question par un simple jugement personnel. Cela reviendrait à mépriser tout le travail fait en amont et donc a mépriser tout simplement le statut même de la féminité. Alors stop à cette hargne féminine au sujet du cul, soyez solidaires mesdames.

Je ne peux qu’être consternée par ce genre de réaction, je me souviens de mon adolescence, vers l’âge de 13 ou 14 ans, quand on commençait à parler de sexualité au sein de ma famille et que mes parents nous introduisaient la notion de choix. Jamais je n’ai entendu mon père, qui est pourtant un féroce représentant de l’ordre et du respect des valeurs, dénigrer le choix que pouvait faire les femmes. Il partait du principe que pour que les hommes puissent coucher avec des femmes, il fallait bien qu’il y ait des femmes qui soient d’accord et qu’il était donc inutile de jeter la pierre au monde féminin puisqu’il s’agissait avant tout d’un accord commun entre les deux parties.

J’ai été élevée dans le respect des choix de tout un chacun et dans l’idée que l’on ne se manquait jamais de respect personnellement si le poids de nos actes était pesé et réfléchis à l’avance. Je me suis construite autour de ces idées et j’estime aujourd’hui qu’une femme à le droit d’aller tout simplement vers ses envies sans se culpabiliser atrocement.

A la question  «Alors on couche ou pas le premier soir ?» je ferais donc la réponse suivante :

Contrairement à ce que la société essaye de nous inculquer, il n’existe pas de règles fermes et établies pour répondre à cette question. Faites avec votre ressenti, quoiqu’il arrive, la sexualité reste quelque chose de normal et sain. Le premier soir, le sixième ou le second n’est pas la question principale que l’on doit se poser. Ce qui compte c’est d’être bien dans la relation qui commence et d’avoir confiance en l’autre.

Essayez de faire la part des choses et de voir ce que vous voulez vraiment puis laissez libre cours à votre désir. Que ce soit une aventure d’un soir ou une belle histoire qui commence le plus important est de se sentir à l’aise avec ses envies. Ne vous laissez pas juger par qui que ce soit, et notamment pas par des gens qui n’ont pas le courage de vivre et d’être ce qu’ils sont profondément.

OUI, on peut coucher le premier soir et tant mieux parce qu’il serait totalement ridicule de lutter contre le désir.

4 commentaires

    • Nous sommes tout a fait d’accord avec vous, la seule règle qui existe est le moment ou on se sent tout simplement prêts ou prêtes. Des bises. AristoChatte

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