Dans les profondeurs du Fist Fucking

Fist Fucking

Je n’avais jamais imaginé qu’un jour, au détour d’un instant langoureux et amoureux, je pénétrerais de mon plein gré, avec une envie très assumée dans l’univers du Fist Fucking.

Je n’étais pas une fine connaisseuse du sujet pour tout vous dire, même si j’avais testé plusieurs choses avec un ex compagnon, qui par sa brutalité n’avait pas su me donner l’envie de m’ouvrir à d’autres mondes que ceux que je maîtrisais bien et qui suffisaient à me faire jouir.

Ces mains  de femmes dominatrices s’enfonçant  avec délicatesse

Et pour être tout à fait cliché, pour moi c’était une pratique réservée soit au milieu gay soit à celui du BDSM et, comme je ne faisais partie d’aucun des deux réellement, je ne me sentais pas plus concernée que cela.

J’avais vu des scènes de Fist réelles, à la Nuit Elastique , pratiquées à 10 cm de moi, des hommes, des femmes qui se mélangeaient, avides de se découvrir et de jouir.

Puis j’en avais vu bien d’autres, dans le cadre de soirées bien plus privées, plus obscures et plus déviantes.

Je ne pouvais pas m’empêcher de les regarder à leurs états brutes et physiques. Pour moi c’était comme une profanation du corps attendue et ardemment souhaitée par une horde de soumis qui vivaient la chose comme une considérable consolation pour tous les tourments qu’ils enduraient heures après heures.

Ces mains et bras de femmes dominatrices s’enfonçant plus ou moins avec délicatesse dans le trouffion de pantins désarticulés, avachis sur le sol me faisaient froid dans le dos. Je ne pouvais pas m’empêcher de serrer les fesses instinctivement à la place de ceux qui au contraire les ouvraient bien grandes pour atteindre une jouissance à convulsions.

La vie réserve de bien belles surprises que nous ne pouvons guère anticiper

C’était un raccourci emprunté trop facilement à la vie pour atteindre une jouissance que l’on vivait trop brève, trop douloureuse. Je m’étais toujours imaginée que les pratiques extrêmes de ce genre naissaient d’un cheminement que l’on faisait vers le lâcher prise et l’abandon de soi même à un autre. Car il faut vraiment de la confiance pour permettre à une main de rentrer dans le principe même de votre plus pure intimité. Le seul désir de se faire posséder de cette façon était une démarche intellectuelle réfléchie, pas du bourrage de cul intensif douloureux.

La vie réserve de bien belles surprises que nous ne pouvons guère anticiper. Un jour on vit une véritable histoire d’amour, de celles qui vous transportent et alors plus rien n’est impossible. Le corps enfin aimé s’ouvre à toutes les possibilités, avec une joie lumineuse et perverse.

Je me suis donc retrouvée un jour, au détour d’un jeu sexuel fort productif à tendre mes fesses avec ferveur à  mon amoureux en lui demandant d’y introduire plusieurs de ses doigts recouvert de lubrifiant. Je sentais cette envie impérieuse montrer en moi et je voulais être possédée ainsi, ouverte par sa main ferme et masculine qui m’excitait tant.

Je me sentais  enfin libre, portée par une foi quasi religieuse, ses mouvements doux et tranquilles, me donnaient beaucoup de plaisir. Les yeux fermés, j’étais totalement déconnectée des réalités qui m’entouraient. Je planais littéralement, incapable de penser mais totalement envahie par une sensation chaude qui montait de plus en plus fortement en moi. J’étais dans une autre monde comme les fumeurs d’opium qui errent dans des limbes dont nous ne connaîtront jamais rien de précis. Le visage enfouie dans un oreiller, je m’entendais gémir et réclamer toujours plus.

Quand il accéléra à ma demande, je savais que j’aurais une jouissance imminente très forte tant je ne pouvais plus du tout contrôler mon corps. J’ai joui en poussant un râle profond me reconnectant avec ma partie animale la plus enfouie. Je me sentais femme, femelle, investie par cette féminité millénaire qui nous pousse à nous reproduire et à offrir à l’homme notre corps comme gage de notre fidélité. Je me sentais à lui, construite dans mon désir grâce aux pouvoirs de cette main qui était venue s’enfoncer en moi, par l’heureux hasard de mes envies.

J’ai beaucoup lu sur le Fist Fucking depuis, beaucoup disent que c’est une expérience assez chamanique ou transcendantale, je pense qu’il y a une part de vérité non négligeable dans tous ces témoignages de gens qui racontent avoir fait un voyage fantastique. Il se produit réellement un séisme au fin fond du corps qui fait exploser une jouissance peu comparable à celles vaginales ou clitoridiennes.

Ce qui m’a plu dans cette expérience c’est qu’au delà de mon propre plaisir égotique, mon amoureux à lui aussi trouvé  une voie qui lui plaisait et qui lui donnait le sentiment de m’apporter un plus dans notre sexualité.

Nous avons hâte de revivre ce moment, de partager encore nos sensations mutuelles et de porter notre plaisir commun, plus haut et plus fort.

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