Arrêtez de vouloir me coller une étiquette

Cela fait un moment que je réfléchis à vous écrire cet article sans pourtant le faire sans doute parce qu’il avait besoin d’être maturé.

Je me sens changer depuis plusieurs mois, j’aime toujours autant vous livrer mon expérience sur la sexualité mais je n’ai plus du tout envie que l’on me colle une étiquette. J’ai même besoin de me laver de tout ce qui pourrait me faire entrer dans une case. Je sens la société se resserrer de plus en plus et le monde se morceler.

Les gens ont besoin de maîtriser les autres et de pouvoir les ranger dans des boîtes étiquetées.

Moi plus je vieillis plus j’ai besoin d’avoir une vraie liberté d’esprit, de celle que l’on ne peu pas manipuler ni influencer et encore moins ranger.

Dans ma vie amoureuse, j’ai passé des années à essayer de faire plaisir aux hommes qui ont traversé ma vie, sans doute parce que je liais amour avec réalisation de désirs. Et peut-être aussi parce que j’étais en dépendance affective et que j’avais besoin d’hommes “forts” à mes côtés.

J’ai aimé vivre ses années de découverte de moi et de mes limites, j’ai sincèrement aimé les hommes qui ont couché sur mon corps leurs envies. Mais je me suis rendu-compte que très souvent, toutes leurs envies étaient liées à des fantasmes non réalisés qui correspondaient plus au moins à ce que j’étais vraiment au fond de moi.

J’ai essayé de m’approprier ce que je n’étais pas vraiment pour voir briller dans les yeux des autres ce désir qui nous rassure nous les femmes. Si on fait bander un homme c’est qu’il nous aime à n’en pas douter. Mais est-ce vraiment le cas au fond ?

Bien sur que je peux être la cochonne, la pute, la soumise, celle qui aime baiser, celle qui ne dit jamais non, celle qui est toujours prête pour vivre une nouvelle aventure, mais est-ce que cela me rend vraiment heureuse ? Rien n’est moins sur !

J’ai changé indéniablement, je n’arrive plus à me projeter dans des univers trop classiques, trop connus ou trop courus d’avance. Je ne supporte plus la pornographie mainstream qui est un prescripteur de fausses sexualité, une intimité liée à la performance et non connectée aux humains que nous sommes. Je ne me reconnais plus du tout dans cette image de femme facile que l’on colle aisément aux femmes qui se sentent libres.

Je sens que ma sexualité à besoin de se lier à des choses plus spirituelles et plus profondes. Je ne veux pas faire l’amour indéfiniment de la même façon, en utilisant les mêmes images éculées dont la société nous gave inlassablement. Je ne veux pas être un robot lobotomisé et obéissant.

Je veux avancer sur les sentiers de la conscience et apprendre à avoir de nouvelles connections avec mon corps et mon esprit.

On dit que l’amour peut dépasser tous les “non” qui seront un jour prononcés. Cela aussi je savais que c’était une projection sociétale pour ne pas nous dire qu’on se ferait probablement censurer par l’autre.

Personne n’aime le changement car on ne nous prépare pas à celui-ci. Pourquoi changer un modèle qui rapporte !!!

Quand j’ai commencé à dire que je ne voulais plus vivre certaines choses, que je ne me reconnaissais plus dans ce cheminement et que moi je voulais aller plus haut et plus loin dans la connaissance de ce que je suis, je n’ai pas eu un accueil chaleureux.

Je n’ai pas de rancoeur, je sais que c’est difficile d’avoir tout d’un coup en face de soi quelqu’un qui vous explique qu’il ne veut plus ce qui se fait partout mais quelque chose qui va révolutionner son intériorité. Ce n’est jamais un coup de pute que l’on fait à l’autre même si au fond il le prend comme ça. On ne désavoue personne on va juste plus vite vers ce qu’on doit être.

Je ne souhaitais pas briser des rêves, mais je ne peux pas faire comme si je n’entends pas la voix en moi qui me dit d’aller chercher plus en profondeur ce que je suis. Je ne sais pas si c’est l’âge ou si c’est un rejet de cette société de consommation qui nous détruira mais j’ai besoin de chercher d’autres réponses et d’autres voies de sublimation.

Bien que j’aimerais continuer à explorer à deux nos consciences et nos corps je ne sais pas aujourd’hui si j’aurais toujours un accueil positif dans ce chemin que j’ai envie de suivre. C’est dur de se dire que l’on peut perdre l’autre en chemin mais je comprends mieux aujourd’hui que nous avons tous des chemins à suivre. J’ai toujours pensé que la vie était une cheminement intérieur, il est donc logique pour moi d’avancer vers cet appel qui est plus fort que moi.

La route est sans doute encore longue et pavée d’épreuves mais je ne peux pas m’empêcher de me réjouir de toutes les découvertes que je vais faire. La vie est courte et mérite d’être vécu avec sérénité, c’est mon souhait et j’irais donc vers cette lumière.

Je continuerais à partager avec vous mes découvertes et j’espére que celles-ci vous plairont et vous aiderons vous aussi à cheminer.

5 commentaires

  1. Oscar Wilde : « soyez vous-même, les autres sont déjà pris »…
    Et puis lire absolument « l’éloge de la fuite » de Henri Laborit.
    Bon chemin…

  2. Bonsoir, j’aime beaucoup vos articles, vous vous assumez. Cependant, ici (même si je comprends vos motivations : je me retrouve en vous dans cette volonté d’associer amour et satisfaire les désirs de mon partenaire), je n’arrive pas à visualiser ce que vous voulez faire exactement, ça me semble assez flou. Vous voulez être la seule décisionnaire de vos envies, ce qui me paraît très bien sauf pourquoi votre partenaire est-il susceptible d’être une entrave? Et n’avez-vous pas peur de vous perdre?

    • Bonjour Armelle,

      Merci pour votre message fort intéressant. Nous évoluons tous et toutes mais parfois pas de la même façon et vers la même direction. C’est en cela que le partenariat de coupe peut soudain être difficile.Car sans la même vision il est difficile de se retrouver et de comprendre l’autre. Il est évident que pour ma part je chemine, je réfléchis, j’essaye de voir ou j’aimerais aller et oui sur le fond j’ai envie d’être la seule décisionnaire de mon chemin, parce qu’il m’appartient et que nous n’avons qu’une seule vie.Je n’ai jamais eu peur de me perdre même si parfois je me trompe, je pense que c’est le côté positif de la vie celui qui vous pousse a aller explorer d’autres chemins.Je me perdrais sans doute profondément si je n’arrivais pas à voyager au sein de mon intériorité.

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