Pourquoi je me sens coupable quand je n’ai pas fait jouir mon mec ?

Ce n’est pas parce qu’on parle de sexualité qu’on est forcément toujours performante au lit avec son compagnon. Jusque là cette phrase n’est pas choquante du tout et ramène tout un chacun à son statut de simple être humain. Et oui, nous ne sommes pas des machines et nous ne pouvons pas être performant.es tout le temps, par tous les temps et en toutes occasions.

Mon histoire pourrait s’arrêter là et n’aurait pas beaucoup d’intérêt si je ne m’étais pas sentie extrêmement coupable de ne pas avoir fait jouir mon mec la dernière fois qu’il est venue me voir. Le pire dans cette histoire est qu’il m’a fallu du temps pour évacuer cette culpabilité et que je me suis quand même bien torturée l’esprit avec cette histoire. Pour vous situer la chose, je suis dans une relation à distance et forcement comme on ne peut pas toujours se voir à notre guise, les fois ou c’est possible j’ai envie d’être au top et de prendre et donner du plaisir.

Sauf que la dernière fois, j’allais avoir mes règles et j’avais des douleurs dans les reins comme si j’allais accoucher. En plus de cet état mirifique, j’avais mal à la tête, des nausées et je n’avais envie que d’une seule chose, me coucher et passer au lendemain le plus vite possible. Le top de la fille glamour. (Je sais que je n’ai pas d’obligation à être glamour mais j’aime l’être pour mon mec)

Alors quand après dîner, nous sommes rentrés nous coucher, je me suis retrouvée sans désir. Mais alors nada, rien, quedal !!!, j’aurais pu le sucer pour faire passer le truc mais même cela je n’en avais pas envie et je voulais pas simuler quelque chose que je ne ressentais pas, c’est pas du tout mon genre. Et là en constatant qu’en fait il était venu me voir et que je n’allais pas pouvoir le satisfaire sexuellement je me suis sentie terriblement coupable.

Pourtant, il ne m’a fait aucune réflexion désobligeante, ni remarques, ni rien qui puisse me mettre mal à l’aise, il a semblé accepter les choses. Alors pourquoi de mon côté cela m’a littéralement posé un gros problème ? J’ai réfléchi à la question et j’ai tenté de trouver des réponses.

Je me suis rendu compte que, bien que je luttais chaque jour contre cela, j’étais conditionnée par mon éducation et par la société à satisfaire les hommes. En effet depuis toujours les femmes sont des objets de plaisir pour les hommes et doivent donc porter sur leurs épaules une certaine charge sexuelle. Elles doivent être belles, désirables et peu farouches au lit afin de rendre heureux l’homme qui le partage. (Oui je sais ça fait très 19 ème siècle mais c’est aussi comme cela que j’ai été éduquée). Je me souviens très bien de ma mère qui me disait quand j’étais petite que l’on tenait un homme par la queue et notre capacité à bien cuisiner. Si ma mère savait que désormais ce vieil adage ne fonctionne sur plus personne, elle n’en reviendrait sans doute pas!! Il n’empêche que c’est quand même comme cela que j’ai été éduquée et visiblement j’ai bien retenu toutes les leçons qui me permettraient de devenir une femme accomplie.

Du coup, prise d’un énorme doute, je me suis demandée si les hommes se sentaient eux aussi obligés de nous satisfaire et s’ils culpabilisaient autant que moi de ne pas réussir ou de ne pas en avoir envie ? (Vaste question n’est-ce pas !!). J’ai donc mis en branle mon réseau masculin pour essayer d’obtenir des réponses pertinentes à partager avec vous.

Tout d’abord, ils ne culpabilisent pas du tout. Pour eux l’important c’est surtout d’avoir apporté du bien être à leurs partenaires et avoir constaté qu’elles le montraient explicitement. Et bien Mesdames, du coup ne simulez plus et dites si cela vous plait vraiment ou pas sinon vous risquez d’avoir toujours la même chose à dîner.

J’ai réalisé aussi que je me mettais la pression toute seule pour être toujours performante. Or il faut bien être conscient d’une chose réelle, personne, mais vraiment personne ne m’a demandé explicitement d’être tout le temps performante et qui plus est, c’est tout à fait normal que je ne le sois pas. Enfin, implicitement, la société me demande tout de même d’être plutôt performante à travers les médias, les publicités et autres supports. On ne dit pas qu’une femme ça sait tout faire en même temps et tout le temps ? Cela laisse tout de même peu de place à notre condition humaine.

Après toutes ses réflexions sur moi même, j’en ai déduis également que je confondais l’Amour et la Sexualité ou que tout du moins je les mettaient dans la même catégorie. Si je n’étais pas une cochonne, je serais donc forcément beaucoup moins aimée par mon mec parce que lui ce qu’il aimait chez moi c’était avant tout mon appétence sexuelle. Puisqu’il me le disait tout le temps, je me devais de l’être c’était évident !!. Et bien non en fait je me suis rendu compte que j’avais le droit de ne pas être une cochonne tout le temps et que normalement cela ne devait pas impacter l’amour que mon mec me portait. Et si c’était le cas autant changer tout de suite de mec !!!

Pour finir, j’ai pris conscience que j’avais le droit tout simplement de ne pas avoir envie de sexe et surtout le devoir de ne pas me sentir coupable pour cela. Je sais que je ne suis pas la seule femme qui se sent coupable quand elle n’a pas voulu de rapports sexuels et que ce sujet touche nombreuses d’entre nous. La meilleure solution serait de pouvoir en parler franchement à son compagnon mais évidemment ce n’est pas toujours facile dans le mesure ou cela pourrait mettre sur la table d’autres sujets sous-adjacents. Moi de mon côté je me suis contentée de lui dire qu’il n’allait plus “m’aimer”suite à cette désastreuse nuit et ne n’ai pas non plus poussé plus loin.

Aujourd’hui après cette introspection je suis contente de voir que j’ai fait tomber des barrières chez moi qui sont dues à des tas de facteurs extérieurs comme mon éducation et la peur que l’on ne m’aime plus. Je ne suis pas convaincue que j’arriverais à ne plus culpabiliser tout de suite mais je pense que j’entame un vrai travail sur moi pour que ce soit le cas la prochaine fois que cela m’arrivera. Je suis contente aussi d’avoir eu le courage de vous parler de ce sujet et de vous montrer que j’ai aussi des faiblesses.

Si vous aussi vous avez vécu la même chose que moi, ou vous le vivez en ce moment n’hésitez pas à me raconter votre histoire en commentaire sous cet article afin que nous puissions échanger sur le sujet.

2 commentaires

  1. Je suis un peu dans le même cas, je culpabilise beaucoup à l’idée de ne pas faire jouir ma partenaire. Je mets donc un point d’honneur à cela, mettant mon plaisir au second plan, le plus important étant alors le sien et son ascension au 7ième ciel.

  2. Bonjour
    C’est tout à fait ce qu’il se passe dans mon couple en ce moment. Je précise la situation :
    J’ai une sclérose en plaques, d’où des pertes de libido dû au médicaments et autres troubles psychologique.
    Ça fait maintenant plus de 6 mois que je n’ai plus d’appétit sexuel, pour une libertine ça la fou mal!
    Il m’en veut,je le sens, encore hier il a voulu que je trouve un plan cul, histoire que ça réveille mon appétit, mais je n’y arrive plus, pas envie en ce moment, et lui faire ça lui qui en a besoin très souvent, d’ailleurs c’est pour ça qu’on s’est trouvé. Niveau sexe une tuerie
    Maintenant je m’en veux, d’être fatiguée, malade, de ne plus le satisfaire. Je ne sais plus comment me comporter avec lui, je m’en veux tellement, donc du coup on sEngueule sans arrêt. Pour lui pour être heureux en couple il ne faut pas distinguer l’amour et le sexe. Les deux sont obligatoires.
    J’essaie de me redonner une condition physique histoire de pouvoir participer plus activement à nos futurs ébats, car ça aussi il me le reproche, de 200 mètres de périmètre de marche je suis à 600 m fait ce matin lol.
    Mon message ne correspond pas vraiment à votre texte mais ça m’a fait du bien de le lire ce matin, je vous remercie
    Faustine

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